Erreurs fatales

ACHTUNG!

Für Lehrende: Je nach Entscheidungspfad können Situationen auftauchen, in denen die Hauptperson der Story über töten nachdenkt oder das Tod thematisiert wird. Wir bitten dich um einen sensiblen Umgang mit dem Thema im Unterricht. Beispielsweise kann auf die auf der nächsten Seite aufgeführten Hilfsangebote verwiesen werden.

Für Lernende: Je nach Entscheidungspfad können Situationen auftauchen, in denen die Hauptperson über töten nachdenkt oder Tod thematisiert wird. Wir bitten dich, vorher darüber nachzudenken, ob du gerade in der Lage bist, dich mit dem Thema auseinanderzusetzen. Auf der nächsten Seite findest du eine Auswahl an Hilfsangeboten. Bitte zögere nicht damit, diese zu kontaktieren, solltest du Hilfe benötigen.

Hilfsangebote können verschiedenen Formen annehmen, von anonymen online Chats, Kontakt über Mail oder Telefon oder persönlichen Beratungen. Sie können bei ALLEN Problemen und rund um die Uhr kontaktiert werden. Hier findest du eine erste Auflistung bekannter Angebote:

Telefonseelsorge Link (Telefon, Mail, online & vor Ort Beratungen).

Nummer gegen Kummer Link (Telefon, online Beratung): 116111.

Deutsche Gesellschaft für Suizidprävention Link (kurze Auflistung weiterer Angebote, u.a. Datenbank von Selbsthilfeunterstützungsangeboten, Internetforum).

Tu fixes l’écran. Des points gris se déplacent sur la surface.

D’un petit mouvement du joystickanglais pour: manette de commande, tu fais descendre le drone de combat MQ-9 Reaperplus d'infos. Tu entends alors le son familier de l’alarme: le drone a pris pour cible l’un des points.

„C’est lui!“, dit le général avec excitation.

C’est vrai! C’est bien l’homme recherché, il est en train de monter dans un camion, chargé de munitions…

Qu’en est-il des autres points? Tu ne peux pas voir s’ils portent des armes, tout est trop flou.

Et cette petite silhouette derrière le camion? Un enfant?

Les gens à l’écran semblent si faux, comme si le sol désertique sur lequel ils se tiennent n’appartenait pas à un pays situé à l’autre bout du globe, mais à une planète à l’autre bout de l’univers.

On se croirait dans un jeu vidéo. Juste un jeu.

„FireOrdre de tirer (anglais)!“

Le code est écrit, le programme est prêt à être lancé.

Ton doigt se pose sur la touche d’entrée.

Dans quelques minutes, la base aérienne de Ramsteinimportante base militaire américaine en Allemagne s’effondrera complètement, les systèmes piratéss'introduire sans autorisation dans un système informatique (anglais) par un réfugié du Yémen qui ne veut plus voir les tueries.

Tu pensais que l’Allemagne était un pays qui aimait la paix.

Mais ils laissent les États-Unis tuer depuis leur sol tes compatriotespersonnes de même nationalité. Il est temps de mettre fin à cette hantise – „Tu as perdu la tête?“

Ton mari fait irruption dans la pièce.

„Arrête ça tout de suite! Ce que tu fais est irresponsable“. Il te regarde d’un air suppliant.

„S’il te plaît! Nous avons pris tellement de risques pour arriver jusqu’en Allemagne! Si quelqu’un découvre qui a paralysé Ramstein, nous serons en danger de mort! Ils nous mettront dehors, nous renverront au Yémen ou nous tueront tout de suite!“

„S’il te plaît!“, répète ton mari, „Pense aux enfants!“

Quelque chose se crispe en toi.

Des images défilent dans ton champ de vision: tes propres enfants, actuellement à l’école, et les enfants sans nom au Yémen, actuellement affamés ou menacés par les bombes.

Tu vois le drone tournoyer dans le ciel comme un oiseau de proie. Où est Ayasha ?

Tout va beaucoup trop vite. Les tirs s’abattent tout autour de toi. Ils touchent le vieux camion qui explose dans un bruit assourdissant.

Tu es incapable de bouger tandis qu’autour de toi, les gens tombent à terre. Le drone s’éloigne, la poussière retombe.

Ayasha! Non! Tu vois la jeune fille, les membres coupésbras et jambes, étendue sans vie à quelques mètres de toi sur le sol désertique.

Le monde autour de toi s’effondre. „Ayasha! Mon enfant… vous êtes des monstres…!“

Tu t’agenouilles à côté de ta fille, tu te mets à crier, à hurler l’injustice au monde entier, mais ta douleur ne s’apaise pas.

Il est 23h55 et l’ambiance dans le club approche de son apogée. Tu commandes un autre verre.

Demain, tu devras à nouveau tuer, éliminer des terroristes à l’autre bout du monde. Mais pour l’instant, c’est la fête. Ton champ de vision se brouille, les rires s’intensifient autour de toi.

Tu ne remarques pas qu’une silhouette encapuchonnéepersonne enveloppée dans des vêtements, de sorte que la personne n'est plus reconnaissable entre dans le club et arme son fusil. Lorsque les cris de la foule parviennent jusqu’à toi, il est déjà trop tard pour fuir.

Lorsque tu regardes la jeune femme en fauteuil roulant dans les yeux, tu t’étonnes du calme de son regard.

Aucune trace de haine, même si elle a perdu tous ses membres à cause de ton drone.

Tu l’as cherchée pendant 10 ans parce que l’image du camion qui explose et de la jeune fille qui semble morte ne quittait pas ton esprit.

„Est-ce que je peux faire quelque chose pour que vous puissiez me pardonner?“, demandes-tu.

„Vous avez détruit mon enfance“, murmure-t-elle, „Mon pays est en ruines. Mon père est mort il y a quelques années. Les gens au Yémen souffrent et votre pays s’est tranquillement enfuiquitter un lieu en courant…“

„Vous ne pouvez pas changer tout cela. Mais vous pouvez faire une chose: Aidez-moi à obtenir du gouvernement qu’il ferme enfin Ramstein“.

La ville semble déserte: Les habitants qui étaient assez intelligents et qui avaient les moyens de le faire ont déjà fui depuis longtemps.

D’autres, qui n’ont pas voulu quitter leur maison, sont maintenant ensevelis sous leurs anciennes demeures. Lorsque tu étais pilote de drone, la guerre te semblait toujours être un jeu.

Aujourd’hui, tu te trouves toi-même au cœur de ce jeu de vie et de mort, en tant que membre des troupes terrestres américaines en première lignefrontière avec l'armée ennemie.

Depuis que Ramstein est régulièrement paralysé par des attaques de hackers, les États-Unis misent à nouveau sur l’engagement direct de soldats.

Tu as été promupromotion à un poste supérieur, tu te bats pour les valeurs et la sécurité de la nation et tu gagnes un salaire décent.

Mais cela ne change rien au fait que tu peux te faire tirer dessus à tout moment par un talibangroupe terroriste islamiste embusqué derrière les maisons effondrées.

Tu dois retrouver ton escouade avant la tombée de la nuit. Tu ne survivras pas à une nuit seule dans une ville contrôlée par les talibans.

Tu te fraies prudemment un chemin à travers les montagnes de gravatstas de débris et de cendres lorsque tu perçois un mouvement à dix mètres sur ta droite. Les battements de ton cœur s’accélèrent.

Quelque chose gît sur le sol, agité de spasmes. Un taliban blessé?

C’était une embuscadetactique militaire dans laquelle les soldats se cachent et attaquent par surprise plus tard des talibans.

Presque au même moment où le coup de feu brise le silence, tu es encerclé par des combattants qui pointent leurs fusils sur toi.

Tu sais ce qui va se passer maintenant.

C’est ton camarade qui est couvert de sang. Il a perdu connaissance. Mais sa radio fonctionne encore! Tu es sauvé.

Une demi-heure plus tard, tu es assis dans l’hélicoptère qui s’éloigne rapidement de Kandahar et se dirige vers votre base. Tu regardes tes mains, sur lesquelles le sang de ton camarade est collé.

Un autre soldat américain va-t-il mourir pour une guerre qui n’a pas de fin et dont il n’y a pas de vainqueur?

„Général!“ Lorsque tu as refusé d’obéir à l’époque, tu ne t’attendais pas à être promu promotion à un poste supérieur .

Mais lorsqu’il est apparu que l’homme identifié par le drone n’était pas du tout le seigneur de guerredirigeant contrôlant une partie du pays et n'appartenant pas à l'État recherché, mais un père de famille de sept enfants, le public a fait pression.

Tu es maintenant au National Security DepartmentDépartement de la sécurité nationale (anglais) et tu as la autoritécompétence pour donner des ordres sur les systèmes d’interception de missilesen savoir plus sur la côte ouest.

„Général! Un appel de l’autorité nationale de l’aviation! C’est urgent!“

Le jeune soldat te tend son smartphone. Inquiet, tu presses l’appareil contre ton oreille. „Nous avons un problème avec un avion: Boeing 747 d’Aden à San Francisco“, dit la voix à l’autre bout du fil, „Notre système a perdu l’avion.

Le contact avec les pilotes est impossible. Il devrait être encore à environ une demi-heure de San Francisco“.

Aden. C’est au Yémen. „Combien de personnes ?“

„Environ 400 réfugiés. Un programme de sauvetage du gouvernement américain“.

„Ok, on-“ Le jeune soldat se précipite vers toi et te traîne vers l’un des systèmes de surveillance du centre de contrôle. Sur le radarappareil pour localiser des choses, on voit un avion qui s’approche de la côte nord-ouest des États-Unis.

Un chiffre rouge clignote: 911Numéro d'urgence aux États-Unis. Le Golden Gate Bridge apparaît à l’écran et, derrière, le skylinepanorama/ silhouette d'une ville de San Francisco.

Tu t’en doutais un peu. Aujourd’hui, c’est le 20e anniversaire des attaques terroristes contre le World Trade Center – parfait pour un deuxième attentat.

Tes pensées se bousculent tandis que tu observes l’avion s’approcher de sa cible sans aucun frein.

Tu ne peux pas laisser 9/11Date des attentats terroristes contre le World Trade Center (aux États-Unis, on écrit le mois avant le jour) se répéter.

Il est presque certain que l’avion a été détourné et que les terroristes ont pris pour cible le pont.

Mais il est tout aussi certain que 400 personnes innocentes se trouvent à bord.

Un tumultechaos éclate au siège. „Informez le président!“, crie quelqu’un.

„Silence!“, cries-toi. Vous n’avez plus le temps. La vitesse de l’avion est élevée, bien trop élevée pour une approche d’atterrissage.

Dans quelques secondes, il aura traversé votre système de défense anti-aérien. Il sera alors trop tard pour San Francisco.

Cela fait très longtemps que tu es juge au Tribunal militaireTribunal traitant des infractions commises par et parfois contre les militaires, mais tu n’as jamais eu à statuer sur une affaire aussi grave.

Il y a plus d’un an, l’accusé a fait abattre un avion de ligne soupçonné d’avoir commis une grave attaque terroriste sur le Golden Gate Bridge.

L’avion s’est écrasé dans la mer, une grande partie des occupantspersonnes se trouvant dans un moyen de transport se sont noyés.

Mais les survivants contestent que leur avion ait été détourné par des terroristes et accusent l’accusé d’avoir tué leurs familles.

Selon des témoins, le pilote yéménite aurait souffert d’un trouble de stress post-traumatiqueen savoir plus et aurait brièvement perdu connaissance, mais le copilote aurait finalement repris le contrôle de la situation.

Le pilote et le copilote ne peuvent ni témoigner ni démentirdéclarer officiellement que quelque chose n'est pas vrai ces déclarations, car ils sont tous deux décédés.

Tu es confronté à un dilemmesituation dans laquelle il faut choisir entre deux options difficiles.

Les accusateurs veulent que justice soit faite, l’accusé affirme avoir empêché une éventuelle terrible attaque terroriste.

La liberté.

Tu ne peux pas croire à quel point le monde a changé. San Francisco est devenue une île flottante où les gens ne se déplacent plus qu’en canot pneumatique.

Au Texas, il n’y a plus de bétail, seulement des fermes d’algues.

On peut désormais faire le plein d’essence à partir d’algues au lieu d’essence et manger des sushis à chaque coin de rue. Et la plus grande surprise: le président du pays est une femme!

En prison, tu as longuement réfléchi. Tu as toujours essayé de prendre la bonne décision.

Tu as refusé de devenir un tueuranglaisb& familier pour: assassin, mais tu étais prêt à tuer pour le plus grand bien.

Ce n’est pas à cause de toi, mais à cause de la cruauté de la guerre et des spirales de violenceviolence sans cesse croissante qui n’en finissent pas, que les choses ont fini par se passer ainsi.

Aujourd’hui encore, tu ne sais pas si tu as fait ce qu’il fallait à l’époque. Mais tu as tiré un trait sur le passé.

Tu as servi 10 ans dans l’armée, tu as perdu 15 ans de ta vie en prison – les 30 années restantes, tu vas te battre pour la paix.

Tu es assis sur la plage et tu observes la silhouettecontour d’Aden qui s’illumine dans la lumière du soleil couchant.

Entre-temps, les températures ont tellement augmenté qu’il n’est plus possible de sortir de chez soi que le soir, et cela empire chaque année.

Il est d’autant plus surprenant de voir avec quelle rapidité la ville a été reconstruite après la guerre et qu’une vie quotidienne animée s’est installée.

Tu as tout fait pour aider à la reconstruction, tu as organisé des dons du monde entier et créé une ONGabréviation pour: organisation non gouvernementale.

Tout cela pour payer ta dette, pour pouvoir regarder les gens d’ici dans les yeux sans avoir à détourner le regard.

Non loin de toi, des enfants jouent. Ils grandissent dans un nouveau Yémen, sans guerre, sans drones.

Un ballon usé vogue de l’autre côté. Le plus petit du groupe arrive en courant.

Il te salue, te sourit et tu plonges ton regard dans ses yeux bruns et sombres.

Tu penses qu’il sait que tu as travaillé pour l’armée américaine? Que tu es coupable de la mort de 388 de ses compatriotespersonnes de même nationalité? S’il peut lire la mauvaise conscience sur ton visage?

„Tu veux jouer, grand-père?“, demande soudain le garçon, plein d’espoir. Pour la première fois depuis longtemps, un sourire se dessine sur tes lèvres sèches.

L’Amérique. Quel mot à la sonorité étrange. Est-ce que ce sera bientôt ta nouvelle maison? Dans l’attente, tu presses ta tête contre la vitre, mais jusqu’à présent, tu ne vois que le bleu de l’océan en dessous de toi.

Tu es assis tout à l’avant de l’avion, à côté de ton père et de tes frères. La première classe est réservée aux blessés et aux malades, et comme ton père n’a plus qu’une jambe, vous avez bénéficié des larges fauteuils.

À ce moment-là, un bruit déchire l’air.

Tu l’as entendu si souvent ces dernières années que tu sais immédiatement ce que c’est: le tir d’une kalashnikovmitrailleuse soviétique russe.

Un instant plus tard, une hôtesse de l’air entre dans le couloir. Son visage est plus blanc que du papier. Derrière elle se tiennent deux hommes armés de fusils d’assaut.

Comme au ralenti, ils passent devant toi, forçant la femme à ouvrir la porte du cockpit. Quand tu réalises ce qu’ils veulent faire, tu te mets à crier.

Les gens semblent figés dans la glace. „Au secours!“, cries-tu, „Fais quelque chose! Ils vont nous tuer!“

Quelqu’un met sa main devant ta bouche. „S’il te plaît, Ayasha!“, supplie ton père, „Tais-toi!“.

Il est devenu dangereux de partir en haute mer dans un canot pneumatique.

Les ouragans imprévisibles se multiplient et les sauveteurs ont assez à faire pour sortir de l’eau des réfugiés désespérés qui tentent d’atteindre l’Amérique depuis diverses îles en perdition.

Tu viens quand même ici chaque année.

C’est l’endroit où l’avion d’Aden a touché l’eau et a disparu à jamais dans la mer. Ce n’est pas de ta faute.

Les occupantspersonnes se trouvant dans un moyen de transport ont décidé de le faire eux-mêmes. Ils ont ainsi évité un terrible bain de sang, un deuxième 11 septembre.

La presse s’en est fait l’écho pendant quelques semaines. Aujourd’hui, presque personne ne connaît ne serait-ce que le nom des 400 réfugiés du Yémen qui se sont sacrifiés pour l’Amérique.

As-tu agi correctement à l’époque? Aurais-tu pu les sauver? Comment en est-on arrivé là?

Tu penses connaître la réponse, mais personne dans l’armée ne veut l’entendre. Le fait est que depuis que les Etats-Unis ne mènent plus de guerres pour le pétrole et le pouvoir au Proche-Orient, le nombre d’attentats terroristes a extrêmement diminué.

Mais tu es conscient qu’il suffit d’une hausse du prix du pétrole, d’un président fou ou d’une base militaire chinoise au Moyen-Orientdésignation de la région pour que tout recommence à zéro.

„Ayasha!“ Tu te réveilles en sueur. Tu sens la main de ton mari sur ta bouche ouverte au cri.

„S’il te plaît. Les enfants dorment“, murmure-t-il. Tu le regardes dans les yeux, gênée.

Cela fait déjà 15 ans que tu as fui le Yémen avec ta famille. Tu as trouvé ta nouvelle maison aux États-Unis et tu as fondé une famille.

Tu as essayé d’oublier la guerre.

Mais elle t’envahit toujours quand tu es sans défense, quand personne n’est là pour t’aider: au milieu de la nuit, dans tes rêves.

„Du calme, dit ton mari en te prenant dans ses bras et en t’embrassant.

„C’est fini, c’est fini. Tout va bien“.